Convention collective :Installation, entretien, réparation et dépannage de matériel aéraulique, thermique et frigorifique

IDCC :1412

Une pompe à chaleur en panne, une CTA à équilibrer ou un groupe froid à dégivrer en urgence : ces gestes s’opèrent sous l’égide d’une même convention collective – la ccn baptisée « Installation, entretien, réparation et dépannage de matériel aéraulique, thermique et frigorifique », inscrite sous le idcc 1412. Signé en 1983, entièrement modernisé en 2020 puis ajusté en 2024 pour coller au virage bas-carbone, ce texte régit aujourd’hui la vie de près de 60 000 techniciens itinérants, monteurs, metteurs au point, chargés d’affaires et cadres de bureaux d’études.

Un champ d’application “du split à la centrale”

La convention s’impose à toutes les entreprises dont le cœur de métier est de poser, maintenir ou dépanner :

* équipements de ventilation et traitement d’air (CTA, désenfumage) ;

* chaudières, PAC, réseaux hydrauliques et sous-stations ;

* chambres froides, vitrines, climatisation de confort ou de process ;

* systèmes de régulation et télé-gestion dédiés.

Les sociétés de production d’énergie, les plombiers généralistes et les frigoristes agroalimentaires purs relèvent, eux, d’autres textes.

Classification : sept niveaux et trois filières

Le référentiel « Compétences & Risques » 2021 ventile les postes :

* Filière Terrain : aide-monteur (Niveau 1), technicien SAV PAC (3), chef d’équipe mise en service (5).

* Filière Support technique : métrologue équilibrage, chargé QHSE, planificateur interventions (3-5).

* Filière Conception & Management : ingénieur CVC bas-carbone (6), directeur d’agence multi-sites (7).

La progression se joue sur la technicité, l’autonomie, la criticité réglementaire (F-Gaz, ATEX, DESP) et le pilotage d’équipes.

Salaires minima : barème 2025

L’avenant du 7 février 2025 (applicable 1ᵉʳ mai) fixe les planchers pour 35 h :

* Niveau 1 : 1 960 € bruts ;

* Niveau 3 : 2 200 € ;

* Niveau 5 : 2 780 € ;

* Niveau 7 : > 4 800 €.

S’y ajoutent : un treizième mois (moitié juin/moitié décembre), la prime d’ancienneté (+3 % après trois ans, +6 % à six ans, plafond 15 %) et des compléments : prime d’astreinte, indemnité froid (< +4 °C) ou prime hauteur (travail nacelle).

Organisation du temps : flexibilité réglementée

Base légale : 35 h. La ccn autorise une modulation annuelle (1 600 h) pour absorber les pics hiver ou canicule ; garde-fous : 10 h maxi/jour, 44 h moyenne sur 12 semaines, 48 h absolues. Les cadres autonomes (Niveaux 6-7) optent pour un forfait-jours (214 j/an) avec entretien « charge & déconnexion ». Le travail dominical sur sites critiques se fait sur volontariat écrit, majoré 30 % ou repos équivalent.

Santé, sécurité, pénibilité

Fluide inflammable R32, brasage à l’argent, réseaux vapeur : la convention collective impose :

* EPI fournis (gants nitrile haute température, lunettes anti-UV, détecteur HFC) ;

* contrôle médical F-Gaz annuel et habilitation électrique minimum B2V ;

* comptage automatique des expositions bruit > 80 dB, ports > 15 kg, travail de nuit (C2P).

La mutuelle de branche (60 % employeur) couvre la chambre individuelle, offre un forfait ostéo épaule-poignet et dix séances psy/an. La prévoyance maintient 90 % du net six mois, 80 % les six suivants ; capital décès : trois annuités.

Formation : moteur de la transition énergétique

Chaque salarié dispose de 12 h conventionnelles hors CPF. Axes 2025 : manipulation A2L, optimisation COP PAC hybride, régulation prédictive IA, cybersécurité GTB, évaluation cycle de vie (LCA). Trois CQP – technicien maintenance 4.0, conducteur réseau CVC, chargé d’affaires décarbonation – jalonnent la montée des niveaux sans changer d’employeur.

Congés et équilibre de vie

Outre les cinq semaines légales : un jour supplémentaire après dix ans puis un tous les cinq ans ; deux jours déménagement tous les trois ans ; congé « mission énergie solidaire » (jusqu’à 15 jours sans solde) avec maintien mutuelle/prévoyance. L’indemnité de départ en retraite atteint 1/5 de mois de salaire par année, majorée 20 % après quinze ans d’astreinte.

Dialogue social et agenda 2026

La commission paritaire se réunit deux fois l’an : printemps (salaires) et automne (prospective). Sur la table : pompes à chaleur CO₂, hydrogène domestique, statut du data-analyst CVC. Chaque avenant étendu s’intègre ipso facto à la convention collective – vigilance semestrielle recommandée.

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En synthèse : classer chaque technicien au bon niveau, appliquer la grille 2025 sans retard, tracer modulation & astreintes, budgéter treizième mois et prime d’ancienneté, investir dans les CQP verts. Correctement appliquée, la convention, ou ccn, aéraulique-thermique-frigorifique – idcc 1412 – devient un puissant levier de compétitivité et de sécurité à l’heure de la neutralité carbone.