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2025

Handicapés : établissements et services pour les personnes inadapt…

Convention collective :Handicapés : établissements et services pour les personnes inadaptées et handicapées

IDCC :413

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Créée le 15 mars 1966 et désormais enregistrée sous l’IDCC 413, la convention collective nationale des établissements et services pour les personnes inadaptées et handicapées – souvent appelée CCN 66 – constitue le texte fondateur du secteur médico-social associatif. Elle régit près de cinq mille organismes à but non lucratif : instituts médico-éducatifs, foyers d’hébergement, établissements et services d’aide par le travail, structures d’accompagnement à domicile ou encore centres d’accueil spécialisés pour enfants et adultes polyhandicapés. Plus de deux cent mille salarié·es, éducateurs spécialisés, infirmières, moniteurs d’atelier, psychologues, cadres de direction et personnels administratifs, sont placés sous sa protection. Pensée à l’origine pour un public dit « inadapté », la convention a évolué afin d’intégrer les droits des personnes en situation de handicap et les principes de la loi « Handicap » de 2005 : autonomie, participation, inclusion.

Champ d’application

Relève de cette ccn toute structure privée à but non lucratif dont l’objet principal est l’accueil, l’hébergement, l’accompagnement, la formation ou le travail protégé de personnes en situation de handicap ou de grande vulnérabilité sociale. L’appartenance ne dépend pas seulement du code APE ; elle repose sur la nature réelle de l’activité, qu’il s’agisse d’un petit foyer rural, d’une association gestionnaire de plusieurs pôles multihandicaps ou d’une fondation d’envergure nationale. Cette unité de traitement garantit la continuité des droits lorsque les professionnel·les changent d’établissement ou lorsque des services fusionnent.

Classification et rémunération

Le socle de rémunération s’appuie sur un barème de points conventionnels. Chaque emploi repère – éducateur, aide-médico-psychologique, chef de service, directrice adjointe – correspond à une valeur en points déterminée par le degré d’autonomie, de technicité et de responsabilité. Le salaire brut mensuel résulte de la multiplication de ces points par la valeur du point fixée lors des négociations de branche ; depuis l’avenant salarial de 2024, celle-ci s’élève à 4,76 €. Un éducateur spécialisé classé 434 points perçoit ainsi un minimum proche de 2 070 € brut, tandis qu’un chef de service socio-éducatif à 552 points franchit 2 630 €. Les accords prévoient également une prime d’ancienneté qui croît par paliers de deux pour cent tous les trois ans, un treizième mois versé en deux fractions, ainsi que diverses indemnités : sujétion de nuit, internat, dimanches et jours fériés.

Organisation du temps de travail

La convention collective transpose la durée légale de trente-cinq heures mais instaure des cycles souples – semaine, quinzaine ou quadrimestre – afin d’assurer la continuité d’accompagnement vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Les équipes éducatives en internat peuvent travailler jusqu’à quarante-cinq heures certaines semaines, avec récupération sur les périodes creuses. Les amplitudes journalières ne doivent pas excéder quatorze heures et un repos quotidien d’au moins onze heures est imposé. Les salarié·es de nuit, essentiels au fonctionnement des foyers, bénéficient d’une majoration spécifique et d’un suivi médical renforcé. Les cadres autonomes peuvent opter pour un forfait annuel en jours – 207 jours travaillés maximum – assorti d’un entretien individuel portant sur la charge de travail, la santé et le droit à la déconnexion.

Formation et évolution des compétences

Consciente de l’évolution rapide des besoins – autisme, troubles neuro-développementaux, vieillissement des personnes handicapées –, la branche consacre plus de trois pour cent de la masse salariale à la formation via l’OPCO Cohésion sociale. Les parcours VAE permettent à un aide-soignant de valider le diplôme d’aide-médico-psychologique ou à un moniteur d’atelier d’obtenir le certificat de moniteur-éducateur. Un entretien professionnel biennal recense les aspirations et trace un plan de développement ; si aucune action qualifiante n’est engagée sur six ans, l’association doit abonder le compte personnel de formation du salarié à hauteur de 3 000 €.

Protection sociale et qualité de vie

La ccn prévoit un régime santé-prévoyance renforcé : prise en charge à 50 % minimum par l’employeur, remboursement amélioré des actes de psychiatrie et d’orthophonie, téléconsultation psychologique, maintien de salaire à 95 % dès le premier jour d’arrêt pendant quatre-vingt-quinze jours, capital décès équivalent à deux années de rémunération. Les salarié·es bénéficient d’un compte épargne-temps, de congés supplémentaires pour événements familiaux, d’un dispositif de don de jours pour aidant familial et, depuis 2023, d’un forfait mobilité durable de 250 € lorsqu’ils se rendent au travail à vélo ou en covoiturage.

Dialogue social, égalité et prévention

Un comité social et économique doit être mis en place dès onze salarié·es ; dans les établissements multi-services, une commission santé-sécurité-conditions de travail se réunit au moins trois fois l’an. Les négociations annuelles portent sur les salaires effectifs, l’égalité professionnelle – la branche vise quarante pour cent de femmes aux fonctions de direction d’ici 2027 – et la prévention des risques psycho-sociaux, enjeu majeur dans un champ où l’usure émotionnelle est forte. Un avenant « QVT » encourage la supervision d’équipe, la pratique d’analyse des situations et l’expérimentation de l’autogestion des plannings pour réduire l’absentéisme.

Plus qu’un simple recueil de règles, la convention collective des établissements et services pour personnes inadaptées et handicapées (ccn IDCC 413) incarne la vocation sociale d’un secteur qui place l’humain au centre. En combinant classification par points, temps de travail modulable, formation continue et prévention des risques, cette convention garantit aux professionnel·les des conditions dignes, tout en offrant aux associations la flexibilité nécessaire pour répondre à l’évolution des handicaps et aux attentes d’inclusion. Elle demeure l’outil de cohésion indispensable pour accompagner chaque personne vers une vie la plus autonome et citoyenne possible.

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