
2025
Métallurgie25 Pages
IDCC :3248
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Créée par l’accord national du 7 février 2022 et entrée en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2024, la convention collective de la metallurgie – enregistrée sous l’idcc 3248 et souvent désignée « ccn metallurgie » – a remplacé plus de soixante textes territoriaux pour offrir un cadre unique aux entreprises de la filière. Elle s’adresse à quelque 42 000 sociétés et 1,6 million de salariés qui conçoivent, produisent ou maintiennent des biens à haute valeur technologique : aéronautique, automobile, machines industrielles, robotique, électronique ou encore nucléaire. Cette convention unifiée poursuit deux objectifs : accompagner la transition numérique et environnementale de l’industrie tout en garantissant des droits sociaux modernisés et lisibles.
La ccn couvre toutes les structures dont l’activité principale consiste à transformer, usiner ou assembler des métaux et alliages, ainsi que les bureaux d’études, centres de R &D, services d’ingénierie et plateformes logistiques directement liés. L’appartenance se fonde sur la réalité économique ; un fabricant de batteries ou un prestataire de maintenance aéronautique relèvent donc du même texte qu’une aciérie traditionnelle. Cette harmonisation met fin aux disparités régionales, offre une portabilité complète des droits et simplifie la gestion RH des groupes multi-sites.
Le cœur de l’idcc 3248 réside dans son système de classification unique à six classes, de A à F. Chaque emploi est évalué selon huit critères – savoirs, complexité, autonomie, contribution, encadrement, relations, innovation et environnement – puis positionné dans une classe et un niveau. À chaque position correspond un salaire minimal annuel, exprimé en euros bruts pour 35 heures hebdomadaires. À titre indicatif, la classe B1 se situe autour de 24 000 € annuels, tandis que la classe E2 dépasse 50 000 €. Des minima spécifiques existent pour les ingénieurs et cadres en forfait-jours. Les entreprises doivent aligner leurs grilles internes avant fin 2025, et tout changement de poste déclenche un réexamen systématique de la classification.
La durée légale reste fixée à 35 heures, mais la convention collective introduit plusieurs leviers de flexibilité contrôlée. Pour les non-cadres, la modulation sur l’année sert à absorber les pointes de charge sans multiplication d’heures supplémentaires. Pour les cadres autonomes, le forfait-jours peut atteindre 218 jours, assorti d’un entretien individuel annuel consacré à la charge de travail et au droit à la déconnexion. Les heures de nuit – entre 21 h et 6 h – sont majorées d’au moins 20 %, et tout dépassement récurrent impose un plan d’action santé-sécurité. Enfin, la ccn prévoit un compte épargne-temps utilisable pour lisser les périodes creuses ou financer des projets personnels.
L’accord crée un socle santé-prévoyance rénové : remboursement amélioré des soins coûteux, téléconsultation illimitée, maintien de salaire à 90 % dès le 1ᵉʳ jour d’arrêt et capital décès équivalent à deux années de rémunération. Des dispositions particulières couvrent l’invalidité de longue durée, la maternité (huit semaines payées à 100 %) et le congé second parent (doublé par rapport au minimum légal). Côté retraite supplémentaire, la branche consolide un dispositif à cotisations définies, abondé par l’employeur et transférable en cas de mobilité.
Consciente de l’obsolescence accélérée des compétences, la branche consacre 3 % de la masse salariale à la formation via l’OPCO 2i. La montée en puissance des certificats de qualification métallurgie, la VAE et les parcours en alternance favorisent l’évolution du soudeur vers le technicien robotique ou du dessinateur CAO vers l’ingénieur process. Tout salarié bénéficie d’un entretien professionnel biennal ; si aucune action qualifiante n’est engagée sur six ans, l’entreprise doit créditer 3 000 € sur son CPF. Un dispositif spécifique sécurise la reconversion des métiers affectés par l’électrification ou la sobriété carbone.
Le comité social et économique est obligatoire dès onze salariés ; dans les sites de plus de 300 personnes, une commission santé-sécurité-environnement doit se réunir trimestriellement. Les négociations annuelles portent sur les salaires effectifs, l’égalité femmes-hommes – la convention vise 30 % d’ingénieures en 2030 – et la qualité de vie au travail, notamment la prévention des TMS liés aux exosquelettes. Un avenant « transition écologique » encourage les plans de neutralité carbone, la mutualisation des navettes de site et la traçabilité des métaux critiques.
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Avec l’IDCC 3248, la métallurgie se dote d’un instrument juridique unique qui conjugue attractivité, sécurité et compétitivité. En rationalisant les classifications, en modernisant le temps de travail et en investissant massivement dans les compétences, cette convention collective offre aux entreprises l’agilité nécessaire pour réussir la révolution industrielle 4.0, tout en assurant aux salariés des droits lisibles et évolutifs. Elle incarne ainsi le compromis dynamique dont l’industrie française a besoin pour rester un acteur majeur sur les marchés européens et mondiaux.
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