Convention collective :Activités de production des eaux embouteillées, de boissons rafraîchissantes sans alcool et de bière

IDCC :1513

Qu’elles surgissent d’une nappe alpine, d’un brassin dry-hopping ou d’une chaîne PET ultra-rapide, les bulles de nos boissons portent la signature d’une convention collective unique : la ccn des « activités de production des eaux embouteillées, de boissons rafraîchissantes sans alcool et de bière », référencée idcc 1513. Née en 1952 et refondue en 2021, la convention ajuste chaque année ses règles pour suivre l’essor du sans-alcool, la ruée vers le verre perdu consigné et la course au zéro carbone.

Un périmètre qui marie montagne, soda et houblon

Relèvent de la convention collective :

* les captages et usines d’embouteillage eau minérale ou de source ;

* les lignes syrups, « colas », thés glacés, boissons énergétiques et isotoniques ;

* les brasseries industrielles et craft dès lors qu’elles dépassent le seuil artisanal ;

* les plateformes logistiques adossées aux sites, laboratoires qualité, stations d’épuration interne.

Les distilleries d’alcool, fabricants de jus purs ou cidreries sont régis par d’autres textes.

Classification : huit niveaux, trois filières

La grille « Compétences & Impact » distingue :

* Filière Production & Maintenance – opérateur embouteillage débutant (Niveau A), conducteur ligne canette (C), chef d’équipe 5 × 8 (E).

* Filière Qualité & Développement – technicien CO₂ dissous, microbrasseur R\&D, responsable environnement ISO 14001 (C → F).

* Filière Support & Business – prévisionniste supply, acheteur houblons bio, directeur d’usine carbone neutre (F → H).

Le saut de niveau reflète technicité, autonomie, management et sensibilité réglementaire (HACCP, ICPE, accises).

Salaires minima 2025

L’avenant salarial du 8 février 2025, étendu le 1ᵉʳ mai, porte les planchers mensuels (35 h) :

– Niveau A : 1 955 € brut ;

– Niveau C : 2 200 € ;

– Niveau E : 2 680 € ;

– Niveau H : > 4 600 €.

À cela s’ajoutent un treizième mois (50 % juin, 50 % décembre), la prime d’ancienneté (+2 % après 2 ans puis +1 %/an jusqu’à 12 %) et des compléments : prime froid (0 °C chambre sirop), prime nuit (+25 %), prime “goût-maître” pour les panelistes sensoriels.

Organisation du temps : cadence liquide

Base légale : 35 h. La ccn autorise une modulation annuelle (1 607 h) pour absorber pics BBQ ou fêtes de fin d’année. Balises : 10 h maxi/jour, 44 h de moyenne sur 12 semaines, 48 h absolues. Les cadres (G-H) optent souvent pour un forfait-jours de 214 jours/an avec entretien « charge & déconnexion ». Dimanche : volontariat, majoration 50 % ou repos équivalent.

Santé, sécurité, pénibilité

Pression 40 bars, vapeurs CIP, acide phosphorique : la convention impose EPI fournis (lunettes antibuée, gants nitrile, chaussures S3 antiglisse), visite médicale solvants et contrôle bruit > 80 dB. Les expositions froid, port > 15 kg, travail de nuit alimentent le Compte prévention. Mutuelle de branche (60 % employeur) : chambre individuelle, forfait ostéo-épaule, dix séances psy/an. Prévoyance : 90 % net six mois, 80 % six suivants ; capital décès : trois annuités.

Formation : source d’innovation

Chaque salarié dispose de 10 h conventionnelles hors CPF. Thèmes 2025 : filtration membranaire basse énergie, dry-hopping cryo, IA vision défauts bouteille, emballage PET recyclé, bilan carbone scope 3. CQP « conducteur ligne boisson », « brasseur expert », « responsable qualité 4.0 » jalonnent la progression A → E.

Congés & parcours de vie

Au socle légal : +1 jour après 10 ans, puis tous les 5 ans ; 2 jours déménagement/3 ans ; congé « mission eau solidaire » (15 j sans solde) avec maintien mutuelle. Départ retraite : indemnité 1/5 de mois/an, +20 % après 15 ans d’exposition zone chaude.

Dialogue social & perspectives 2026

La commission paritaire se réunit printemps (grille) et automne (prospective). À l’agenda : four électrique verre consigné, houblon vertical urbain, statut data-analyst fermentation, capture CO₂ fermentation pour soda. Chaque avenant étendu s’intègre ipso facto à la convention collective, d’où l’indispensable veille semestrielle.

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À retenir : bien classer vos équipes, appliquer la grille 2025, tracer modulation & primes, budgéter treizième mois et ancienneté, miser sur les CQP bas-carbone. Maîtrisée, la convention, ou convention collective des boissons — ccn, idcc 1513 — reste la meilleure garantie de sécurité, d’innovation et de pérennité pour une filière qui rafraîchit le quotidien.